Maeva: Bonjour Efféa, peux-tu te présenter et nous expliquer quels sont les chemins qui t’ont mené à te « spécialiser » sur le périnée ?
Efféa: Bonjour. Ce n’est pas le fruit d’une décision consciente mais bien le chemin de toute une vie. Je suis danseuse de formation et à 22 ans, je me suis blessée au genou. J’ai refusé l’opération et me suis orientée vers de nouvelles approches pour guérir, telles que la naturopathie, la Méthode Vittoz, l’anti-gymnastique de Thérèse Bertherat, la méthode Mézières et la danse thérapie.
Progressivement ces différentes méthodes, auxquelles je me suis formée, sont venues colorer mes ateliers de danses pour aboutir à une pratique corporelle globale. Dans mes ateliers, il y a de la danse sacrée en cercle, des rituels, mon vécu de Moon Mother et mon savoir en Reiki.
Catherine Maillard, l’éditrice de la collection Rituels de Femme, est venu à mes ateliers et m’a demandé d’écrire l’opus sur les rituels de femme pour découvrir le potentiel du périnée.
Finalement, cette spécialisation sur le périnée s’est présenté à moi au travers des demandes de formation et des projets éditoriaux car les femmes sont en demande pour une approche plus émotionnelle, une reliance terre-corps-cœur, plus qu’une approche purement anatomique et mécanique.
Maeva: Quelle serait TA définition du périnée, ou plutôt comment l’expliquer simplement et concrètement?
Effea: En priorité je dirais que c’est un lieu d’accueil et de passage : physiologique d’élimination, un lieu de vie qui se laisse traversé par les enfants, le lieu de l’amour et de la sexualité. Je dirais aussi qu’il est le lien entre la terre et le ciel dans l’axe du cœur. Anatomiquement parlant, c’est un ensemble de muscles et tissus conjonctifs intelligents, mobiles et souples, imaginez-le en forme de hamac, qui bouge à chaque mouvement et à chaque respiration, en fonction de la position. Il est multicouches et multi tissus, à la fois mobile, fort et moelleux. Sa puissance vient de son moelleux.
Maeva: Comment expliquer le tabou du périnée? Tant de femmes le découvre au moment de leur grossesse avec des warning écarlates, il faut tout d’un coup l’avoir tonique et résistant alors que personne ne leur a expliqué avant ce qu’il est, comment il est, comment en prendre soin. Quant aux femmes qui ne prennent pas le chemin de la maternité, certaines ne prendront jamais conscience de cet espace sacré dans leur corps. Je me demande, à quel moment de la vie, l’occasion se présenterait de parler au femmes du périnée?
Efféa: C’est un tabou car c’est le lieu des organes génitaux donc du plaisir ! Et aussi car nous sommes dans une société où une médecine allopathique masculine prédomine …
Quand en parler ? Personnellement, je rêve en France d’ateliers corporels dans les écoles et les collèges à destination des garçons et des filles sur les cycles, le plaisir, le désir. En Suisse par exemple, cela existe, il y a des éducateurs sexuels du primaire jusqu’au collège. Pour les jeunes filles, on pourrait aussi plus envisager un suivi gynécologique avec une sage-femme, des cercles de femmes qui sont des lieux d’échanges et d‘informations. Il y aussi des accompagnement entre femmes pour des petits désagréments gynécologique. Sans prôner ni généraliser l’auto-médication, l’utilisation de certaines plantes amies des femmes est utile et c’est un savoir qui se transmet de femme à femme. Je pense à Serena Zigrino, Yael Catherinet, Marie Pénélope Peres et bien d’autres.
Et enfin les médecines globales : naturopathie, ayurvéda, médecine chinoise ont de nombreuses ressources pour aider le terrain à se réguler au grès des saisons, des émotions, etc.
Maeva: Pourquoi est-il central dans la vie d’une femme ?
Efféa: Le périnée est central dans la vie d’une femme car, en se réappropriant ses ressentis et en allant vers la connaissance d’elle-même, une femme gagne en autonomie, en sécurité intérieure, en responsabilité propre. Elle ne se laisse plus conter ce qui ne lui convient pas, elle sait écouter sa boussole intérieure et décider ce qui convient au mieux dans une situation donnée, sans subir. C’est la fin de la soumission. Et puis, c’est la fin de cette croyance que le périnée des femmes est faible et donc que les femmes sont faibles. Ne parle-t-on pas du sexe faible !? Se connaître pleinement y comprend dans notre intime est source de joie et aussi de liberté à la fois intérieure et dans le monde.
Maeva: Ton travail sur le périnée s’imbrique naturellement dans le cheminement du féminin sacré, tu viens d’ailleurs de sortir un « oracle de l’énergie féminine, voyage vers soi-même », peux-tu nous en dire plus ?
Efféa: Le féminin sacré est ma voie de toujours. Aujourd’hui je suis connue sur ce thème du périnée mais j’anime des cercles de femme depuis de nombreuses années. Je suis également Moon Mother niveau 2 et mentor, je transmets mon expérience dans mes ateliers, stage et cycle sur ce thème notamment. Je crois beaucoup en la beauté et la poésie qui nous touche dans le corps et dans le cœur. Cela éveille le masculin/féminin sacré en nous. Au cœur de ma démarche, il y a l’émerveillement face à la beauté et à l’intelligence du corps humain.
Maeva : Merci Efféa pour ce bel échange.
Aller plus loin:
Site Internet : http://www.effeaaguilera.com
Auteure de « Rituels de femmes pour découvrir le potentiel du périnée », « un périnée heureux c’est possible » et « l’oracle de l’énergie féminine ».
Les prochaines dates avec Efféa :
* Ateliers en soirée au Centre Tao Paris les 8 février et 17 mai
* Cycle « Découvrir le potentiel du périnée® » à Paris de fin mars à fin juin, tout un accompagnement en groupe comprenant 3 week-ends, des propositions, un suivi, une séance individuelle
* La formation professionnelle « Découvrir le potentiel du périnée® » commencera en février 2020 ; pré-requis : avoir suivi le cycle personnel.
Je remercie tout particulièrement mon amie Laura Mizzau, artiste peintre, d’illustrer si poétiquement cet article. Je vous invite à découvrir son travail 🙂