La gratitude est entrée dans ma vie il y a quatre ans. En pleine reconversion professionnelle, je travaillais comme surveillante dans un collège pour financer mon changement de vie. Ce travail était source d’insatisfactions : petit salaire, fatigue et stress à gérer des adolescents toute la journée, les longues heures à surveiller la cours et les couloirs qui plus est dans le froid en hiver, etc. Comme beaucoup de personnes, je râlais ! La lecture d’un article[1] sur une créatrice de « chapelets de gratitude », Lisette Doesnburg, m’a interpelé.
Après quelques recherches, je suis tombée sur les écrits de Florence Servan-Schreiber, notamment son livre 3 kiffs par jour[2]. Progressivement, je me suis mise à écrire quotidiennement 3 moments de gratitude qui avaient illuminé ma journée. Ma situation n’a pas changé mais ma manière de vivre mon quotidien s’en est trouvé transformée. Mon travail est apparu sous un autre angle : les horaires et les vacances scolaires me permettaient de me dédiée pleinement à ma reconversion, les adolescent sont et épuisants et source d’énergie, le petit salaire m’invitait à aller à l’essentiel et donc à faire le tri entre mes vrais envies, celles passagères et mes besoins réels.
La gratitude c’est bon pour la santé !
Une initiative américaine, « The Gratitude Experiment »[3], montre les bienfaits de la gratitude lorsqu’elle est cultivée par le plus grand nombre. Elle est inspirée des travaux du Docteur Robert Emmons qui propose divers exercices pour évaluer les effets de la gratitude sur le bien être. Il a ainsi réalisé une expérience sur une centaine de personne divisée en trois groupe : le premier tenait le journal de ses expériences quotidiennes; le deuxième, seulement des expériences désagréables; tandis que dans le troisième, chacun devait dresser la liste des événements dont il pouvait être reconnaissant. Dix semaines plus tard, ce dernier groupe présentait l’état général le plus positif, enthousiaste au quotidien et optimiste sur l’avenir. Mieux encore : ces personnes signalaient moins de soucis de santé et prenaient davantage soin d’elles-mêmes, notamment par la pratique d’activités sportives. Robert Emmons a aussi constaté une baisse du niveau de stress, une plus grande détermination, une performance accrue et une chute du risque de dépression.
Il a également réalisé une expérience de 21 jours auprès d’un groupe d’adulte atteint de maladie neuromusculaire, il a observé une énergie positive croissante, plus d’optimisme, un meilleur sommeil et la sensation d’être plus relié aux autres, sortant ainsi de la sensation d’enfermement que provoque la douleur. La gratitude s’inscrit dans la relation à l’autre et renforce ce sentiment de faire partie d’un tout. Pour Robert Emmons, « pratiquer la gratitude détourne l’attention du moi, la dirige davantage vers les autres et ce qu’ils nous procurent ». Cela permet de se décentrer : une attitude qui non seulement nous soulage de la pression que nous nous mettons mais qui nous fait également entrer dans une relation chaleureuse au monde et aux autres.
« La gratitude peut transformer votre routine en jour de fête. »
William Arthur
Intégrer la gratitude dans son quotidien
Concrètement, comment inviter la gratitude dans son quotidien ? Pour ma part, la méthode de Florence Servan Schreiber en tenant un journal de kiffs m’a aidé car c’est simple et peu contraignant. Il ne s’agit pas d’écrire longuement comme on tiendrait un journal intime mais simplement d’écrire quelques mots pour résumer 3 moments de grâce dans la journée comme par exemple : le sourire de son enfant, sentir la brise sur son visage, un déjeuner avec un ami, une rencontre fortuite source de joie, etc.
J’ai tenu ce carnet de bord durant quelques mois avant d’installer un pot à gratitude pour le foyer. Dans un lieu de passage de la maison, un pot ou une boite avec des petits papiers et un stylo pas loin (pour faciliter le passage à l’action) dans lequel chacun dépose des petits bonheurs. Quel plaisir le 31 décembre d’ouvrir le pot, de découvrir les messages des membres de la famille et de revivre ces petites pépites du quotidien. Cette méthode est particulièrement ludique avec des enfants et leur apprend dès le plus jeune âge que nous sommes les acteurs de notre bonheur. La joie et la positive attitude sont comme un potager, cela se cultive !
Et si en 2018 votre mieux-être passait par votre capacité à dire quotidiennement MERCI ?
[1] Revue Happinez, n°6, « Les perles du bonheur » (p.82)
[2] http://www.florenceservanschreiber.com/livre/3-kifs-par-jour/
[3] The Gratitude Experiment : http://www.thegratitudeexperiment.com/store.html