A l’heure où tout va vite, où l’exigence d’être performant dans nos vies professionnels et personnelles est presque devenu un diktat, exigence allant jusqu’à contaminer le milieu du bien-être qui prône de beaux corps sains détoxés, j’ai envie de commencer 2017 en faisant l’éloge du contemplatif.
Le dictionnaire Larousse définit le terme contemplatif comme un “état particulier dans lequel l’âme se livre entière à la contemplation”
Un état dans lequel l’âme se livre tout entière, pleinement présente à elle-même. Amoureuse du vivant, j’ai toujours développé ma capacité à contempler, à m’émerveiller du quotidien et de la beauté de la nature.
Cet amour de la nature m’a conduit à militer dans des associations de défense de l’environnement pour la protéger et c’est grâce à ma pratique du yoga, que j’ai finalement intégré que nous formons un tout, homme et environnement ne sont pas seulement interconnectés, ils sont une unité.
Prendre conscience que chaque geste, chaque acte ou pensée est en interaction avec ce qui nous entoure. Nous sommes un tout résonnant, chaque Être possède sa propre musique intérieure qui résonne avec le chant du monde.
Pour Christian Bobin « contempler est une manière de prendre soin. C’est casser tout ce qui en nous ressemble à une avidité, mais aussi à une attente ou un projet ».
Et si la contemplation nous permettait de prendre soin de la Terre avec patience et humilité ?
Dans humilité, on entend le mot humus, la terre justement, celle qui nous porte chaque jour? C’est aussi la source étymologique du mot homme. Une manière de nous rappeler que nous sommes fait de terre et d’eau à l’image de notre belle planète bleue.
Dans mes cours de yoga j’ai l’habitude d’inviter les pratiquants à prendre soin de leur écologie intérieure. Nous sommes tous de vastes paysages, nos émotions sont les saisons de notre météo changeante, chaque cellule de notre corps est oxygénée par l’air extérieur qui entre dans nos poumons, ce souffle de vie qui nous parcoure de seconde en seconde.
En alternance avec des temps de créativité et des temps de jachère, nous cultivons notre nature profonde. Chacun à la capacité de créer des clairières, ce lieu en nous de ressourcement au plus profond de nous où, comme dans une foret, la lumière perce.
“Prendre conscience de l’extrême fragilité de cette vie, dont le tissu est très riche, et que rien ne peut déchirer. Chacun de nos gestes, chacune de nos journées peut, sans chercher l’extraordinaire, le spectaculaire, empêcher le monde de rouler aux abimes”. Christian Bobin
Nos sociétés sont une forme d’écosystème humain, fragile et précaire mais aussi solide et résilient. Nous pouvons envisager les sociétés humaines comme des niches écologiques où chaque espèce, animale, végétale et humaine pourrait vivre en harmonie et rompre avec la compétition destructrice dans laquelle nous baignons.
Edgar Morin relève qu’il y a deux manière d’habiter la terre : l’une est « prosaïque » (banale, raisonnable, fonctionnelle), l’autre est « poétique » (symbolique, utopique, ludique et créatrice).