L’automne est la saison du tri, de sa maison mais aussi de son monde intérieur. Comme la nature se dépouille progressivement et dépose à la Terre ce qui va être fertilisé, cette saison nous invite à descendre progressivement dans nos terres intérieures avant la jachère de l’hiver. Dans la roue de médecine amérindienne, l’élément associé est le feu, qui consume ce qui n’a plus lieu d’être. En résonance avec ce Vide créatif, mon invité de saison propose un tri en conscience de notre écosystème intérieur et extérieur. Mon échange avec Thomas Siceaux, auteur de Ciao Bazar, a été organique et poétique. J’ai apprécié sa sensibilité, sa délicatesse, nous avons échangé par téléphone mais nous aurions pu le faire aussi bien dans la Nature avec des temps de silence fécond ; ses silences si chers au cœur des flâneurs en quête de beauté.
Maeva : Bonjour Thomas, tu es le créateur de la méthode du tri conscient et auteur de Ciao Bazar aux éditions courrier du livre, peux tu te présenter en quelques mots ?
Thomas: Le faire en quelques mots demande déjà de faire du tri (rire). Je dirais que je suis avant tout un maïeuticien. Un accoucheur. Je suis convaincu que chacun(e) sait ce qui est juste et bon pour lui/elle. Sauf que nous oublions que nous savons. Avec le le tri conscient j’aide à trouver le début de la pelote pour la dérouler avec douceur, je fais ouvrir les boîtes Intérieures pour aider leurs tris, guider les deuils et les choix pour grandir et guérir. Je suis aussi un audacieux, celui qui ose remettre en question même si ça bouscule quelque chose que je croyais indiscutable encore 2 minutes plus tôt. Et je suis un pragmatique inspiré. Car la Vie c’est maintenant et ça s’incarne.
Maeva: Comment a démarré l’aventure Ciao Bazar ? Et quel est le concept du tri conscient ?
Thomas: Le processus du tri conscient et le livre Ciao Bazar qui le diffuse sont en fait la feuille supérieur du millefeuille de ma vie pro et perso. Au delà du fait que j’aime cette pâtisserie parce que je suis (aussi) gourmand ça évoque cet amoncellement successif de différentes choses qui à première vue n’ont pas grand chose à voir entre elles (comme parfois le bazar) mais qui au final constitue un ensemble cohérent avec du sens. Ce sont donc le résultat de plus de 20 années de chemin pro et près de 30 ans de développement personnel qui se diffuse dans cette aventure de tri conscient. C’est un outil vivant qui évolue et s’enrichit à chacun de mes coachings individuels, de mes séminaires en groupe et de mes conférences.
Son concept est d’oser plonger au cœur de sa Maison Intérieure pour sortir des placards ses compensations, ses cataplasmes et ses sparadraps. Regarder que ça nous a sauvé la vie à un certain moment et oser les remercier deux fois (Merci et Ciao) pour réactualiser nos façons de faire et être de nouveau debout et vivant: sortir du vivable pour rebasculer dans le vivant.
Maeva: Avec le tri conscient, on s’inscrit finalement dans ce cycle naturel de Vie-Mort-Vie. Pourquoi cela est si difficile de suivre un rythme naturel millénaire ?
Thomas: Parce que la mort, comme la vie font peur. Peur du vide dans laquelle nous plonge la mort, et peur de l’inconnue dans laquelle nous propulse la vie. Cet instant de la fin et du début qui est au final un point unique sur le cercle du mouvement de la vie est pris en étau par ces deux peurs les plus viscérales.
Peurs qui sont boostées au même rythme que nous nous éloignons précisément de cette loi naturelle de l’éternité. Qui fait que ces cercles sont en réalité une spirale sans début ni fin. Se reconnecter à cette éternité c’est se rappeler qu’après la nuit vient le jour et que le jour laisse place à la nuit… Et c’est précisément dans cette réalité re-conscientisée que l’audace de plonger dans ses fonds de pots pour s’alléger de toutes ces vieilleries entassées en soi devient plus douce et donne envie d’aller rencontrer plus calmement ces endroits qui piquent encore.
Maeva: Avec Ciao Bazar, tu proposes une méthode de réalignement de Soi avec soi-même et avec son écosystème, c’est l’opportunité pour chacun d’être l’alchimiste de sa vie. En tant que magicien de la tienne, qu’elle est ton super pouvoir ?
Thomas: Celui de poseur de questions. Mes 3 questions totem sont « Pour Quoi? » qui révèle le sens. « A quoi ça sert? » qui questionne la réelle utilité. Et « Qui dit Ça? » qui interroge la source de la règle. Ce filtre à 3 questions tamise ce qui entre dans ma vie et ce qui y reste aussi. C’est ma pierre philosophale pour faire le bilan à la semaine, à la journée parfois à la minute pour rester stable dans l’instabilité, comme le surfer qui kiffe sa vague et trace sa route.
Maeva: Quand je suis aligné avec moi-même, je suis à ma place ? C’est quoi « être à sa place » ? Pour être à sa place, penses-tu qu’il faille la prendre ?
Thomas: Nous n’avons rien à prendre. Nous l’avons déjà cette place, la nôtre. Si nous ne la vivons pas c’est un espace qui ne sera occupé par personne d’autre puisqu’elle nous est attribuée personnellement. Être à sa place c’est honorer la vie en la vivant à notre façon. Nous sommes toutes et tous différents c’est ça notre seul point commun. Alors oui, nous pouvons être inspiré(e) de la manière dont le voisin ou la voisine vit sa place mais jamais nous n’aurons le mode d’emploi de la nôtre à l’extérieur. La recherche est au centre, au cœur de nous même.
Maeva: Et si tu nous parlais d’Amour ?!
Thomas: Nous sommes fait d’amour et le chemin de la vie est de s’en rappeler pour la vivre et se vivre à chaque instant. C’est cette quête (l’unique au final) qui me fait me questionner, qui me fait trier ce qui m’en sépare et qui me permet de guider l’autre à faire de même. L’amour c’est de là d’où tout vient et où tout va. C’est le coeur de tout, ce quelque chose qui nous dépasse, nous traverse et nous insuffle cette énergie vitale. L’énergie la plus puissante qui soit, créatrice de vie qui, lorsqu’on la laisse guider nos pas nous offre le paradis d’être unique et à la fois identique à tous, car nous en sommes tous les fruits et les ambassadeurs.
Maeva: Comment nourris-tu ton En-Vie au quotidien ?
Thomas: En me rappelant justement que je suis une partie du Tout et que j’y participe en osant vivre mes spécificités et mon unicité. Ça nourrit et aiguise tous les jours mon envie d’être créateur de mon quotidien à mon service et au service du monde.
Maeva: Que t’enseigne ou t’apporte la Nature ? Quel lien as-tu avec elle ?
Thomas: Elle m’enseigne ce cercle vertueux de la mort et de la renaissance perpétuelles. Elle me soutient pour oser « être pour faire » plutôt que de « faire pour être » et m’offre la leçon de l’humilité que chacun est à sa place. Chacun d’où il est, contribue à l’équilibre de l’ensemble. C’est un lien omniprésent que je vis avec les beaux arbres que je vois de mon bureau mais aussi du macadam issu des entrailles de la terre. A travers un filet d’eau dans le caniveau parisien ou une rivière dans ma campagne Vierzonnaise…Où que je sois je suis connecté à elle.
Maeva: Qu’as-tu envie de dire à la personne qui te lis en ce moment ?
Thomas: Si chacun(e) fait comme toi qui regarde en son cœur ce qui est juste, qui trie et fait les deuils de ce qui ne l’est plus, accepte de s’offrir au monde tel(le) que tu es: une expression de l’Amour alors nous retournerons ensemble dans ce cycle vertueux naturel d’où nous venons et qui nous accueille déjà.
Merci Thomas, et bel automne à nos lecteurs!
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